Discours du Président de la République à l'occasion de la cérémonie d’ouverture de la 2éme édition de l’Assemblée Générale des actionnaires d’Africa 50
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Discours du Président de la République à l'occasion de la cérémonie d’ouverture de la 2éme édition de l’Assemblée Générale des actionnaires d’Africa 50

Discours — 12 septembre 2017

C’est pour moi un réel plaisir de présider la cérémonie d’ouverture de la 2éme édition de l’Assemblée Générale des actionnaires d’Africa 50, initié par la Banque Africaine de Développement. 

Je voudrais, tout d’abord, souhaiter la bienvenue et un agréable séjour à tous nos hôtes, engagés dans le développement de notre cher continent.

Le Sénégal s’honore d’accueillir, après le Maroc, cette importante institution destinée à combler l’insuffisance des ressources allouées au financement des infrastructures en Afrique. 

Je félicite chaleureusement la BAD pour cette excellente initiative qui témoigne de son engagement pour une prospère durable de l’Afrique.

Monsieur le Président du Groupe de la Banque africaine de Développement, Cher ADESINA,

Vous avez choisi, dès votre installation, de concentrer l’action de notre Banque sur le renforcement et l’amélioration des infrastructures qui constituent un des défis les plus importants auxquels nos pays sont aujourd’hui confrontés.

Votre Vision, que nous soutenons fortement, devrait faciliter l’opérationnalisation d’Africa 50 et stimuler le processus de transformation structurelle de nos économies.

L’initiative Africa 50 est, ainsi, un levier essentiel pour résorber notre déficit infrastructurel en vue d’accompagner la nouvelle dynamique de croissance de notre continent, portée par ses énormes ressources naturelles et humaines.  

Il est, donc, impératif de promouvoir davantage l’Investissement pour réaliser nos ambitions portées, en particulier, par le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA), outil important de planification et de mise en œuvre du NEPAD. 

Projets qui nécessitent la mobilisation d’environ 130 milliards de dollars américains par an.

Il convient donc d’agir vite pour atteindre nos objectifs en mettant l’accent sur :

-La réalisation de programmes prioritaires d’Action du PIDA qui a identifié, sur la période 2012-2020, 51 projets et programmes, pour un coût de 68 milliards de dollars, avec une concentration sur seize (16) projets présentés lors de la Conférence Internationale sur le financement du NEPAD que j’ai organisée en Juin 2014 Dakar ;

-Le renforcement des partenariats avec le secteur privé pour combler les besoins en investissement massif que ni les budgets nationaux, ni l’aide publique ne peuvent à eux seuls satisfaire ;

-L’exploitation de notre potentiel de ressources intérieures.

Sur ce point le Sénégal consacre près de 64 % des ressources prévues dans le Programme Triennal d’Investissement Publics (PTIP) 2017-2019, soit plus de 3 021 milliards de francs CFA, au renforcement de ses infrastructures socioéconomiques en vue de favoriser la transformation structurelle de son économie, conformément aux orientations stratégique du Plan Sénégal Emergent (PSE).

Mesdames Messieurs,

La création du Fonds d’investissement en infrastructure Africa 50 traduit notre ambition de se doter d’instruments appropriés pour une mobilisation optimale des financements privés dans les infrastructures.

C’est pourquoi, je voudrais féliciter la BAD, pour avoir compris et mis en œuvre la Vision des Chefs d’Etat africains déclinée dans la Déclaration de 2012 sur le Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique.

J’associe à ces félicitations tous les actionnaires, notamment les vingt-trois (23) pays, ainsi que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et la Banque Centrale du Maroc, qui ont décidé de soutenir ce Fonds. 

J’invite les autres pays africains à rejoindre cette initiative africaine afin qu’elle puisse jouer pleinement dans la préparation des projets et la mobilisation des capitaux privés.

Voilà pourquoi, nous devons poursuivre les réformes structurelles destinées à améliorer le climat des affaires, à assurer le développement des marchés de capitaux, et à mettre en place les instruments adaptés au financement des projets ciblés.

Le défi est immense, mais l’espoir est permis, car l‘Afrique est aujourd’hui un pôle de croissance où l’on peut investir, sécuriser son investissement et le rentabiliser.

Comme le disent les anglais « Africa is open for business ».

J’invite donc le secteur privé à saisir ces opportunités et à investir en Afrique.

Et il est heureux de constater que les forces vives du continent, les autorités gouvernementales en premier, ont engagé des mesures hardies pour trouver des solutions appropriées à cette question du financement.

Je pense, en particulier, à la mobilisation de l’épargne intérieure, par les financements innovants, notamment les fonds de pension et les fonds souverains qui ont montré un réel intérêt pour les infrastructures.

C’est le sens de ma décision de mettre en place un Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) qui constitue une solution à long terme permettant de mobiliser des ressources financières très importantes en complément des financements classiques.

C’est également le sens de nombreuses initiatives prises par le Sénégal en matière de partenariats public-privé, et qui nous ont valu des succès importants, ces dernières années.

De plus, nous continuons d’améliorer notre climat des affaires, pour offrir les meilleures conditions de sécurité et de rentabilité des investissements.

Dans le même sillage, le Gouvernement continue d’améliorer le cadre des partenariats public-privé par une réforme de la règlementation saluée par la Banque Mondiale, qui a classé le Sénégal parmi les dix pays ayant le plus amélioré le climat des affaires en 2016.

Au demeurant, avec les découvertes majeures de gaz au Sénégal, de nouvelles perspectives de partenariat s’offrent aux investisseurs.

Bien entendu, l’atténuation du risque est fondamentale pour tout investisseur. Nous y travaillons avec le G20 dans le cadre de son nouveau programme « Compact avec l’Afrique ».

Mesdames, Messieurs,

La mise en place d’Africa 50 a été un succès dans sa conception.

Pour son développement, nous devons nous inspirer de la mise en œuvre réussie projets majeurs développés avec le secteur privé dans les énergies renouvelables, à l’échelle du continent.

Je saisis cette occasion pour vous inviter Monsieur le Directeur Général, mon cher Alain, à nous appuyer davantage dans les la réalisation de nos projets dans les secteurs sources de croissance et d’emplois en Afrique, notamment les énergies renouvelables, l’agriculture et les TIC.

Mesdames, Messieurs,        

Aujourd’hui notre continent a clairement identifié ses besoins et défini ses priorités, et trouver avec « Africa 50 » un instrument innovant pour attirer les investisseurs privés dans les infrastructures.

Il nous faut donc renforcer cette Institution Panafricaine afin qu’elle puisse contribuer de façon décisive à notre assurer la prospérité et le bonheur des populations africaines.

C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverte l’Assemblée Générale des actionnaires « d’Africa 50 ».

Je vous remercie.