Discours du Président de la République lors du Sommet G7 à Charlevoix : Conservation des océans et gestion durable des pêches
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Discours du Président de la République lors du Sommet G7 à Charlevoix : Conservation des océans et gestion durable des pêches

Discours — 09 juin 2018

Chers Collègues,
 
Bonjour à tous. Merci beaucoup Justin, pour ton invitation et pour l’accueil que tu nous réserves dans ce beau site de Charlevoix.
 
 En tant que représentant de l’Afrique pour le compte du NEPAD et ressortissant d’un pays côtier, je salue l’inscription du thème des Océans et de la gestion durable des pêches dans l’agenda du G7.
 
C’est un enjeu vital pour le monde, tant la dégradation des océans et de leurs ressources a atteint un point critique.
 
Une étude publiée en 2016 par le Forum économique mondial et la fondation Ellen McArthur, (navigatrice britannique), signale qu’environ 150 millions de tonnes de plastiques flotteraient aujourd’hui dans les océans, où ils forment une sorte de «septième continent». Selon cette étude, si la tendance actuelle est maintenue, il y’aura en 2050 plus de plastiques dans les océans que de poissons.

C’est une urgence environnementale et économique sans précédent, en particulier pour des pays vulnérables, confrontés aux défis de l’autosuffisance alimentaire et de création d’activités génératrices de revenus.

Dans nombre de pays africains comme le Sénégal, la pêche est à la fois une activité économique et un vécu socio-culturel qui se transmet de génération en génération.

Au Sénégal, la pêche occupe plus de 600 000 personnes. Elle contribue à hauteur de 3,2% au PIB. En 2017, les recettes d’exportation des produits halieutiques s’élevaient à 488 millions de dollars.

Partout en Afrique, les défis liés au secteur de la pêche restent importants.
Il s’agit notamment de :la surexploitation de ses ressources halieutiques ; la pêche illicite, non déclarée et non règlementée, qui entraine la raréfaction des ressources et expose les communautés de pêcheurs à l’insécurité alimentaire et à la pauvreté ;la pollution et l’érosion côtière.
Face à ces défis, il faut de véritables stratégies nationales axées sur :

  • Le renforcement des capacités de résilience du secteur de la pêche au changement climatique ;
  • La gestion durable des ressources halieutiques et la restauration des habitats ;
  •  L’amélioration de la chaine de valeurs des produits halieutiques ;
    la création et la gestion d’aires marines protégées et de réserves naturelles communautaires ;
  • enfin, le renforcement des moyens logistiques de surveillance et de répression de la pêche illicite, non réglementée et le durcissement des sanctions contre ces activités.
     

En tant que membre du Bureau restreint d’Interpol en charge de la criminalité dans le domaine de la pêche, avec la Norvège, la Nouvelle Zélande et les Etats-Unis, le Sénégal appelle à une meilleure coopération internationale pour relever les défis que posent la conservation des océans et la gestion durable des pêches ; parce qu’il s’agit d’un bien commun mondial, au-delà des pays côtiers.
 
Je vous remercie.