Discours de son Excellence Monsieur le Président Macky Sall à l’occasion de la 12e édition de la biennale de l’art contemporain africain (dak’art)
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Discours de son Excellence Monsieur le Président Macky Sall à l’occasion de la 12e édition de la biennale de l’art contemporain africain (dak’art)

Discours — 03 mai 2016

Madame la Présidente du Conseil économique, social et environnemental,

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Mesdames, Messieurs les Honorables députés,

Mesdames, Messieurs les représentants du Nigeria et du Qatar, pays invités d’honneur,

Excellences, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames, Messieurs les représentants d’institutions nationales et internationales,

Madame la représentante de l’Organisation internationale de la Francophonie,

Monsieur le représentant de l’UEMOA,

Mesdames, Messieurs les représentants des partenaires de la Biennale de Dakar,

Monsieur le Président du Comité d’Orientation de la Biennale,

Mesdames, Messieurs les membres du Comité d’Orientation,

Monsieur le Directeur artistique de la Biennale,

Mesdames, Messieurs les Commissaires,

Mesdames, Messieurs les membres du jury,

Mesdames, Messieurs les présidents de commissions techniques,

Chers artistes, chers amis du monde des arts,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Je suis particulièrement heureux d’être parmi vous pour célébrer l’Art à travers la Biennale de l’Art contemporain Africain (DAK’ART), évènement phare de promotion des artistes africains.

Permettez-moi, d’abord, au nom du Peuple sénégalais, de souhaiter à nos hôtes étrangers la cordiale bienvenue, chez eux, au Sénégal, terre de culture, d’échanges et de partages.

Vous êtes partout chez vous. C'est l'essence même du créateur d'être partout chez lui, voué qu'il est aux valeurs sublimes de l'universalisme.

Bienvenue aux artistes, aux commissaires, aux touristes d'art et aux représentants des pays invités d’honneur, en l'occurrence le Nigeria et le Qatar.

Je voudrais particulièrement remercier ces deux pays frères d’avoir apporté une contribution capitale au succès de la Biennale, renforçant ainsi la coopération culturelle entre nos pays.

Mesdames, Messieurs

Vous savez, nous savons, d'un savoir vécu en cette ère de mondialisation, que la culture et l'art ne sont pas de simples produits décoratifs.

L'art et la culture sont l’esprit même de la civilisation.

Ils façonnent l'aventure humaine en donnant sens aux actions de l'homme entièrement voué à la maitrise de son destin. 

Que serait la vie et la trajectoire des sociétés sans cette dimension fondamentale qui est de l'ordre du symbolique et de la conscience créatrice que l'homme a de son existence?

La culture et l’art sont aussi facteurs de cohésion et de lien social, dans la mesure où, ils tissent la trame de fond d’une identité sans cesse renouvelée, à condition qu'elle accepte et assume la dialectique de l'ancrage et de l'ouverture.

Une tapisserie des Manufactures sénégalaises des Arts décoratifs, « Le Grand Magal de Touba », du grand maître Papa Ibra Tall, trône majestueusement au siège de l’Organisation des Nations unies.

Ce chef d’œuvre identifie le Sénégal autant, voire mieux, que toutes les informations scientifiques, les dépliants touristiques, voire le travail au demeurant excellent de générations de diplomates chevronnés.

C’est dire la place privilégiée de l’œuvre d’art dans la conscience collective et sa puissance évocatrice.

La création de la Biennale, dont nous inaugurons aujourd’hui la 12ème édition, s’inscrit dans cette tradition d’élévation de la culture et des créateurs qui remonte au Président poète Léopold Sédar Senghor.

Ainsi,  cet événement voulu par les artistes des arts visuels, a toujours bénéficié du concours de l’Etat du Sénégal, qui a encore consenti un effort budgétaire pour l’édition 2016.

Qu’il me soit permis de rappeler ici quelques mesures et initiatives phares que l’Etat a prises pour faire de la culture un facteur de développement :

  • La dotation d’un milliard de francs CFA du Fonds de Promotion de l’Industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA), pour encourager la production ;
  • La restructuration en cours des Nouvelles Editions africaines du Sénégal (NEAS), un patrimoine national et africain ;
  • La relance en 2016 du Grand Prix du Président de la République pour les Arts et les Lettres ;
  • La construction prochaine de l’Ecole nationale des Arts et Métiers de la Culture sur le site du pôle urbain de Diamniadio ;
  • La décision de mise en place d’un fonds de développement des Cultures urbaines, avec une dotation initiale de 300 millions de francs CFA ;
  • La création de la Sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV), avec à terme, et comme conséquence, une hausse substantielle des revenus des artistes et des autres ayant-droits.
  • La création de la Mutuelle nationale de Santé des Acteurs culturels, destinée à améliorer le statut social des artistes, dans le cadre de la Couverture Maladie Universelle.

Je n’oublie pas de mentionner la prochaine ouverture du Musée des Civilisations Noires.

J’ajouterai aussi, le musée Léopold Sédar Senghor et le musée Boribana, dédié justement, à l’Art contemporain.

Toutes ces mesures témoignent de mon engagement à donner aux artistes la véritable place qui leur revient dans le processus de développement du pays.

La promotion et la valorisation de notre patrimoine artistique, riche de biens culturels et de talents inestimables, est un des leviers stratégiques de la politique d’émergence.

C’est la raison pour laquelle, je rends un hommage appuyé aux hommes et aux femmes de culture qui, avec compétence et professionnalisme,  participent  à la réalisation de cette ambition.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais saisir cette occasion, pour réaffirmer mon attachement particulier à une bonne implication des jeunes créateurs et des femmes créatrices, dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique culturelle.

En effet, de par leur dynamisme et leur sens de l’innovation, les jeunes et les femmes doivent être les fers de lance du renouveau de notre politique  culturelle, d’autant que l’art est un secteur porteur d’emplois et de croissance.

Il importe donc que ces segments de notre Nation, notamment la jeunesse que je connais généreuse, imaginative et créative, soient davantage au cœur de la biennale.

Au demeurant, l’Etat, ouvert aux innovations qui préservent l’identité de la Biennale de Dakar,

est à l’écoute des options les plus pertinentes, susceptibles de la rendre plus attractive et plus performante.

C’est donc le lieu de magnifier l’appui des partenaires de la Biennale, que je tiens à remercier vivement. 

Je nomme l’OIF, l’UEMOA, la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’Institut français de Paris, la Ville de Dakar, ainsi que tous les partenaires du secteur privé sénégalais notamment la Royal Air Maroc et Tigo.

Grâce à leur soutien, la Biennale de Dakar a acquis, depuis bien longtemps,  ses lettres de noblesse dans le domaine de l’art contemporain, en accédant au statut de manifestation internationale de grande renommée.

Il demeure que malgré les immenses progrès effectués sur le plan de la visibilité et de la crédibilité, rien n’est jamais définitivement acquis.

Il nous faut sans cesse sur le métier revenir.

En ce sens, il est indispensable d’introduire les meilleures innovations en matière de management et d’organisation pour renforcer la dimension professionnelle de la Biennale.

Il nous faut, en effet, interroger, sans concession, nos pratiques habituelles, prendre la mesure des ruptures nécessaires, les mener avec rigueur, mais dans le dialogue et la concertation.

C’est à un tel exercice que je convie la grande famille de la culture dont je connais le souci de la qualité ainsi que le sens patriotique.

Mesdames, Messieurs, Chers amis du monde des arts,

En insistant sur ces aspects, je voudrais comme semble le suggérer le thème de la Biennale, « La Cité dans un jour bleu », vous inviter à une méditation positive et constructive sur l’avenir de ce grand événement, afin qu’il continue, par le biais de ses créateurs, à ré-enchanter notre monde si troublé. L'art n'est pas seulement la transpiration du monde et la souffrance en rythme. L'art est un vecteur d'espoir à la fois fort et tendre.

Il exhorte l'homme à orienter son regard au-delà des frontières du  possible.

En inventant et en ré-enchantant le monde, l’Art est ainsi un antidestin, car il survit à ses créateurs. En effet l’art ne meurt jamais.

L’exposition internationale, si heureusement intitulée « Ré-enchantement », comme nous le rappelle le  Directeur artistique de la Biennale, évoque « la réinstauration d’une nouvelle énergie, d’une nouvelle créativité, d’un nouvel élan ».

D’une autre manière, c’est une invite à l’optimisme collectif que l’art magnifie.

C’est pourquoi, j’engage le ministère de la Culture et de la Communication, en relation avec la communauté des Arts, à approfondir la réflexion sur le statut de la Biennale, le rôle du secteur privé dans la promotion des artistes, la contribution des arts, de tous les arts, au PSE, et, plus largement, le rayonnement de la Biennale de Dakar en tant qu’événement culturel international.

Je tiens à rendre, ici et maintenant, l’hommage qu’ils méritent à tous ces créateurs qui ont transformé leur rêve individuel en projet collectif, en identifiant leurs noms et leurs créations à l’art contemporain en général, à la Biennale de Dakar en particulier.

Je veux nommer :

  • les Grands Prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale, de tous ces commissaires réputés, provenant du monde entier ;
  • les artistes dont les œuvres font l’objet des expositions hommages tels Ousmane Sow, Amadou Yéro Bâ, Younousse Sèye, Issa Samb dit Joe Ouakam, sans oublier feux Sidy Diallo, Amadou Sow, Souleymane Keita, Jacob Yacouba, Kiripi Katembo, Leïla Alaoui, le galeriste camerounais Didier Schaub ;
  •  et certains artistes récemment arrachés à notre affection, le céramiste Alpha Sow, les photographes Oumar Ly et Malick Sidibé, ainsi que l’écrivaine Mame Younousse Dieng.

Je voudrais aussi adresser mes chaleureuses félicitations aux lauréats de la présente édition et souhaiter que les distinctions qu’ils viennent de recevoir de leurs pairs, leur ouvrent un destin exceptionnel.

Je félicite, également, le ministère de la Culture et de la Communication, le Secrétariat général de la Biennale, ainsi que le Président, les membres du Comité d’Orientation et des commissions techniques pour leur engagement pour la réussite de cette biennale.

J’exhorte le Gouvernement à consolider les acquis du secteur de la culture, de concert avec toutes les parties prenantes, afin que Dakar et le Sénégal renouent pleinement avec leur vocation historique de pôle dynamique de rencontres culturelles.

J’y attache un grand prix.

Je déclare ouverte la 12e édition de la Biennale de l’Art contemporain africain et vous souhaite une bonne fête de la créativité.

Je vous remercie de votre aimable attention.