Propos de son Excellence Monsieur le Président Macky Sall au forum économique mondial pour Afrique
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Propos de son Excellence Monsieur le Président Macky Sall au forum économique mondial pour Afrique

Discours — 12 mai 2016

Je voudrais encore remercier le Président Paul KAGAME pour la parfaite organisation de ce Forum économique mondial de l’Afrique et pour le choix porté sur le thème des infrastructures qui constituent un défi fondamental pour l’Afrique.

Je tiens à lui rendre un vibrant hommage pour son leadership et sa clairvoyance qui lui ont permis de mener le combat pour l’amélioration de la connectivité numérique des ressources de l’Afrique.

Le Projet TIC à large bande et de fibre optique dans ces Etats voisins est aujourd’hui le premier Projet de l’Initiative Présidentielle de Promotion des Investissements (PICI) à être exécuté, grâce à son engagement personnel.

A travers ses nombreuses initiatives, dont notamment l’organisation du Sommet Transform Africa, l’Afrique s’engage résolument dans l’ère de l’économie numérique grâce au démarrage du projet SMART AFRICA qui a ouvert la voie pour promouvoir l’application intelligente des TICS.

La révolution technologique à laquelle nous assistons est sans doute la plus importante de l’histoire de l’humanité avec plus de 40 % de la population mondiale qui a accès à l’internet.

En ouvrant une chance égale à tous les pays, l’économie numérique est en train de produire une véritable révolution en Afrique avec un impact dans la vie des populations, même dans les zones rurales où les ménages qui n’ont pas accès à l’eau et à l’électricité possèdent un téléphone mobile.

Nous devons continuer à mobiliser nos efforts pour rendre l’internet haut débit disponible dans nos différents pays, à coût abordable.

Pour y arriver, il convient de mettre l’accent sur l’investissement dans les infrastructures et engager les réformes qui renforcent la concurrence dans tous les secteurs, en encouragent les partenariats publics-privé et une régulation efficace.

Les dirigeants africains se sont engagés à relever ce défi de réduire le déficit d’infrastructures, dans les secteurs du transport de l’énergie, de l’eau et l’assainissement, ainsi que les TICS.

Depuis l’adoption du PIDA par l’Union Africaine et la mise en œuvre d’une stratégie d’accélération de ce programme à travers le PICI, présidé par le Président Zacob ZUMA, d’énormes progrès ont été notés dans la réalisation de projets régionaux, surtout les projets d’interconnexion, ceci grâce à un leadership politique très engagé.

L’Afrique est en train de libérer son potentiel économique pour fournir des opportunités d’une croissance forte et qui profite aux populations.

Bien entendu les efforts des Etats doivent être appuyés par les Institutions multilatérales de développement et surtout le secteur privé.

Au Sommet de Dakar sur le financement des Infrastructures que j’ai organisé en Juin 2014, nous avons identifié les obstacles qui freinent l’investissement privé et nous avons adopté, à travers l’Agenda Post DFS, une stratégie d’accélération de la mise en œuvre du PIDA, destinée à stimuler l’investissement privé.

Ce mécanisme comporte plusieurs aspects tels que l’amélioration de l’attractivité des projets par la mise en place d’un environnement juridique, institutionnel et réglementaire favorable, le renforcement des capacités de préparation et d’exécution, la promotion de la stabilité juridique et fiscal, notamment pour les partenariats publics-privé en vue d’amoindrir les risques.

Je saisis cette occasion pour réitérer l’appel de Dakar, en invitant le secteur privé dont la forte présence témoigne de l’intérêt qu’il porte à l’Afrique à s’engager dans la réalisation des seize (16) projets spécifiques qui ont été sélectionnés par le Sommet, et qui constituent une première étape dans la mise en œuvre du Plan d’Action Prioritaire du PIDA.

Je voudrais surtout insister sur la rentabilité du secteur des infrastructures en Afrique et qui a été illustrée par plusieurs études.

La question du financement est un enjeu important certes, mais dont la solution est recherchée à travers plusieurs stratégies.

Dans ce contexte actuel de raréfaction des ressources, l’Afrique travaille à la diversification de ses sources de financement, au renforcement de ses capacités et à la mobilisation de ses ressources internes, à l’amélioration du climat des affaires et à l’utilisation des financements innovants.

C’est dans ce cadre qu’il faut saluer l’Initiative de la BAD par la création du Fonds Africa 50, dont l’objectif est d’accompagner les développeurs privés à participer au financement des infrastructures, surtout celles réalisées sous forme de PPP.

Au niveau national

La stratégie d’accélération de notre croissance déclinée à travers le Plan Sénégal Emergent a mis le focus sur le développement des infrastructures.

La transformation structurelle de notre économie sera soutenue par un investissement massif dans ce secteur et qui va couvrir tous les domaines, à savoir les transports, l’énergie, l’agriculture, l’éducation, la santé et le commerce.

A ce titre, nous avons engagé des chantiers de construction qui concernent :

  • Plusieurs autoroutes et un nouvel aéroport international en voie de finition

Le projet d’infrastructure autoroutière le plus important en cours, est la construction de l’Autoroute Ila Touba, de Thiès à Touba sur 113 Km pour un montant de 460 milliards de F CFA et qui va générer près de 8000 emplois.

  • Le désenclavement des zones de production par la réalisation de pistes à travers le PUDC ;
  • La mise en place d’un programme d’urgence d’électrification rurale ;
  • L’aménagement du Pôle urbain de Diamniadio où est prévue sur un site de 25 hectares, l’une des plus grandes plateformes régionales de promotion de l’innovation et du développement des services numériques et qui va également accueillir un important parc industriel où les entreprises de renommée mondiale pourront délocaliser leurs activités ;
  • Un investissement important dans les ressources humaines par la réalisation de plusieurs projets dans l’éducation grâce à la création de cinq Universités de référence ainsi que le démarrage de l’Universités virtuelle et des espaces numériques ouverts qui rendent de savoir accessible aux citoyens et qui permettent la formation d’enseignement à distance.

Dans le secteur de la santé il est également prévu la réalisation de cinq (5) hôpitaux régionaux en plus du relèvement du plateau technique par l’augmentation des consultations en Télémédecine.

Je voudrais souligner dans le domaine des ressources humaines un projet important projet, « Dakar Medical City » qui sera réalisé en PPP et dont la vocation est d’offrir un centre de soins de référence pour la sous-région.

Enfin j’ai décidé de conduire un programme de réalisation d’infrastructures ferroviaires qui concerne la construction d’un Train Express Régional (TER) reliant Dakar à l’Aéroport International Blaise Diagne, ainsi que la réhabilitation du chemin de fer Dakar Bamako un projet du PIDA dont je suis le champion.

Au-delà de ces projets phares, nous avons mené des réformes pour consolider la stabilité de nos Institutions, et la durabilité de nos performances économiques, et créer ainsi un environnement des affaires favorable à l’investissement et au développement du secteur privé.

Il me plait de rappeler que pour la deuxième année consécutive, le Sénégal est parmi les 10 économies qui se sont améliorées dans le climat des affaires, à la faveur d’une simplification et d’une dématérialisation des procédures administratives.

L’avenir est prometteur en Afrique et le PIB devrait atteindre 2600 milliards en 2020 ; le retour sur investissement est l’un des plus attractifs au monde, ce qui signifie que l’Afrique est prête pour les affaires.

Les opportunités d’investissement se multiplient dans les secteurs à forte croissance tels que les Télécommunications, l’agriculture, les infrastructures, l’énergie.

Le Continent a nettement pris conscience de ses défis et travaille à les surmonter grâce à la mise en place de projets et programmes intégrateurs.

Aussi, je voudrais terminer mon propos par un appel au secteur privé pour venir investir en Afrique et renforcer nos cadres de partenariat public-privé.