Allocution du Président Macky Sall à la 27e session ordinaire du sommet de l'Union Africaine
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Allocution du Président Macky Sall à la 27e session ordinaire du sommet de l'Union Africaine

Discours — 18 juillet 2016

En dépit des progrès réalisés en Afrique au plan politique, la question du respect des droits de l’homme reste un maillon faible pour l’image du continent, notamment en ce qui concerne les droits des personnes vulnérables que sont les enfants et les femmes en particulier.

Or, le respect des droits de l’homme reste une condition essentielle à l’instauration de la paix dans le continent et à son essor qui mobilise tous nos efforts.

C’est dire combien le thème de notre Sommet est pertinent et actuel, surtout dans ce contexte où la paix et la stabilité restent des préoccupations essentielles pour l’Afrique.

En réalité, le respect des droits de l’homme est un pilier indispensable de la bonne gouvernance politique et économique sans laquelle, il est illusoire de parler de paix et de sécurité.

Donc, au moment où nous célébrons le 30ème anniversaire de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, il est opportun de mettre un accent particulier sur le droit des femmes qui non seulement sont majoritaires dans notre continent, mais sont aussi les plus exposées aux conflits, crises et aux pénibilités de la vie.

Promouvoir et respecter les droits des femmes, c’est avant tout leur permettre d’accéder aux instances de prise de décision, leur assurer une éducation et une formation de qualité, lutter contre toutes les formes de discrimination à leur égard et aux violences qui leur sont faites.

C’est aussi travailler à l’allégement des travaux des femmes, notamment celles du monde rural, conformément aux orientations de l’agenda 2063 et dans l’esprit de notre décision de consacrer l’année 2015 à l’autonomisation des femmes.

C’est enfin promouvoir la parité et l’équité entre les hommes et les femmes.

A cet égard, je voudrais, encore une fois, saluer la décision de notre Conférence de déclarer 2010-2020, Décennie de la Femme africaine et d’appeler à l’accélération des objectifs énoncés dans les différents protocoles, déclarations et conventions parmi lesquels le Protocole de la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique, la Déclaration solennelle sur l'égalité entre les sexes et la politique de l'Union africaine sur le genre.

Pour sa part, le Sénégal a mis en place des mécanismes de protection et de promotion des droits des femmes définissant ses droits et sanctionnant les atteintes qui y sont portées.

  Dans ce cadre, il importe de rappeler, notamment :

  • l’arrêté du 7 janvier 2016 portant création du Comité technique de révision des dispositions législatives et réglementaires discriminatoires à l'égard des femmes et des filles ;
  • la traduction de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans les six langues nationales ;
  • le droit d’accéder à la propriété de la terre dans les conditions fixées par la loi ;
  • l’égal accès aux instances de décisions à travers la loi instituant la parité absolue Homme-Femme applicable au niveau de toutes les institutions totalement ou partiellement électives ;
  • l’interdiction de toute discrimination entre l’homme et la femme en matière d’emploi, de salaire et d’impôt ;
  • l’ouverture des corps militaires et paramilitaires aux femmes ; 
  • la modification, en 2013, de la loi sur la nationalité permettant à la femme de transmettre sa nationalité à son enfant ou à son époux étranger.

Nous entendons poursuivre ces efforts et aller plus en avant. C’est tout le sens des mesures que j’ai prises dans le cadre du Programme d’urgence pour le Développement communautaire, pour accélérer l’autonomisation des femmes rurales.

Je vous remercie de votre attention.