Allocution du Président de la République La première conférence Internationale de la Fisheries Transparency Initiative (FITI)
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Allocution du Président de la République La première conférence Internationale de la Fisheries Transparency Initiative (FITI)

Discours — 03 février 2016
Excellence, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, Cher Frère ;

Mesdames et Messieurs les Ministres ;

Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs;

Docteur Peter Eigen, Co fondateur du HUMBOLDT-VIADRINA Gouvernance Platform ;

Mesdames et Messieurs ;

La tenue de la première conférence internationale de la Fisheries Transparency Initiative (FITI), sur une question qui est au cœur de nos préoccupations, est assurément une initiative heureuse.

Merci, Monsieur le Président pour votre invitation et l’accueil fraternel que vous m’avez réservé, ainsi qu’à ma délégation, comme à l’accoutumée.
La préservation et la gestion durable de nos ressources halieutiques sont des enjeux essentiels pour nos économies et nos populations.
D’ailleurs, l’Objectif 14 de Développement Durable nous engage à « conserver et utiliser durablement les océans, les mers et les ressources marines, pour le développement durable ».

En vérité, il ne saurait en être autrement pour un pays comme le Sénégal, où la pêche occupe 15% de la population active et assure 75% des apports en protéines animales.

C’est dire toute l’importance que revêt pour moi cette initiative qui vise à promouvoir la transparence dans le secteur de la pêche, par l’élaboration de processus et de procédures de gestion standardisés. Promouvoir la transparence c’est d’abord améliorer l’accès à l’information du public.

C’est ensuite adopter une gestion participative, avec l’implication de l’ensemble des acteurs dans le processus décisionnel. C’est enfin définir des normes et stratégies de gestion consensuelles fondées sur la durabilité.
C’est pour cette approche participative et responsable que le Sénégal a opté depuis plusieurs années, en définissant des normes de gestion des ressources halieutiques axées sur la transparence.

C’est le sens qu’il convient de donner à certaines mesures importantes que nous avons prises, à savoir :
-la concession de gestion et d’exploitation exclusive de la pêcherie de crevettes profondes accordée pendant 15 ans à la Coopérative Sénégalaise des Exploitants qui regroupe l’ensemble des sociétés d’armement qui opèrent dans ladite pêcherie soumise à un système d’évaluation et de contrôle de la concession ;
-la sélection pour la pêche artisanale de sites pilotes répartis entre des Zones de pêche protégées (ZPP) et des aires marines protégées (AMP) ;
-la révision de la loi portant Code de la pêche maritime, en synergie avec toutes les parties prenantes, notamment la société civile et les acteurs de la pêche industrielle et artisanale.

Au titre de l’attribution de licences de pêche, la délivrance est basée sur les résultats de la recherche scientifique, et est précédée par un avis d’une commission consultative, composée aussi bien de représentants de l’administration publique que d’acteurs de la pêche.

L’objectif étant de rendre ainsi le processus transparent et d’éviter toute prise de décision en contradiction avec les instruments de management durable de la ressource.

La gouvernance nouvelle du secteur de la pêche à laquelle nous invite l’initiative FITI est à mon sens un mécanisme efficace pour la profession de participer aux côtés de la puissance publique à la lutte contre la pêche illégale non déclarée et non réglementée, qui vaut à notre sous région un important préjudice.
Les activités illicites des navires qui pillent nos ressources doivent être sévèrement punies. Au Sénégal, nous en avons pris l’option résolue.
Mais, pour être efficace cette lutte nécessite la participation de l’ensemble des acteurs et une meilleure coordination entre nos Etats.
A ce propos, je voudrais saluer les efforts soutenus de la République islamique de Mauritanie, qui à l’instar du Sénégal, dans une dynamique sous régionale, développe une ambition affirmée dans l’acquisition de moyens navals et innovants dédiés à la surveillance et à la protection des pêches.

Pour sa part, le Sénégal s’est doté d’importantes unités navales et un système intégré de centres régionaux.

Le cadre est donc donné pour une coopération plus fructueuse entre nos Etats pour, ensemble, par une synergie d’actions et une mutualisation de nos moyens, rendre plus efficace et plus efficiente notre réponse aux navires pirates et protéger cette ressource essentielle.

Je vous remercie de votre aimable attention.