Allocution du Président de la République à l’occasion du Conseil National de l’APR
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Allocution du Président de la République à l’occasion du Conseil National de l’APR

Discours — 07 mars 2016

Monsieur le Premier ministre,

Madame la Présidente du Conseil économique, social et environnemental et Membre du CESE,

Mesdames, messieurs les Ministres,

Mesdames, messieurs, Honorables députés,

Mesdames, messieurs les Maires et Présidents de Conseils départementaux,

Mesdames, messieurs les responsables des structures affiliées du Parti,

Chers militantes et militants,

Chers Invités,

Je suis très heureux de me retrouver avec vous, de trouver auprès de vous la même chaleur, la même ferveur militante, le même engagement et le même enthousiasme. Je suis comblé. Votre mobilisation exceptionnelle indique clairement qu'à l'heure des choix décisifs, vous savez être présents et être à la hauteur. Vous êtes venus de tous les départements du pays, bravant les distances et la fatigue pour ce rendez-vous historique.

Je vous en remercie très vivement au nom de tous les organes dirigeants du parti. Malgré les contraintes, vous voilà debout et prêts pour gagner la bataille de la démocratie, de l'Etat de droit et de la République.

Je voudrais, aujourd'hui, vous redire toute ma fierté d'être à la tête de ce grand parti qu'est l'Alliance pour la République.

Je suis d'autant plus fier que vous avez compris et accepté que ces moments de retrouvaille et de communion soient rares du fait de mon engagement quotidien, sans réserve, pour le développement du pays et le bien-être des populations. Je sais que vous mesurez mon attachement indéfectible au parti, aux militants et responsables.

Rien n'entamera ce lien de fraternité et de confiance. Dara meunouko dinndi car vous êtes le coeur du parti, oui, yeen ay kholou APR. Je voudrais aussi saluer la diginité des militantes et militants qui travaillent souvent sans moyens et qui n'en demeurent pas moins toujours engagés, mobilisés et disponibles pour le parti et le pays.

Renforçons alors cette solidarité, resserrons les rangs et maintenons la flamme pour gagner les grandes batailles de notre pays pour l'émergence, le développement, le bien-être et la démocratie. Le référendum du 20 mars 2016, comme vous le savez, fait partie de ces batailles essentielles qu'un peuple mène pour sa grandeur et un meilleur avenir de ses enfants.

Cette bataille, nous l'avons engagée depuis hier, car, vous vous en souvenez, c'est dans la résistance et la lutte contre l'instrumentalisation des institutions et pour la sauvegarde de la République qu'est née l'Alliance pour la République.

Je voudrais aujourd'hui, en votre nom, saluer la mémoire de tous les compagnons disparus dont la contribution à cette grande aventure a été décisive.

Cette bataille, nous l'avons engagée depuis hier, car, vous vous en souvenez, les responsables, les militants et les militantes de l'APR ont été au cœur de la grande bataille du 23 juin.

Nous étions là, coude-à-coude, avec tous les Sénégalais de bonne volonté, pour nous opposer aux tentatives de tripatouillage de la constitution et de coup d'Etat contre la démocratie. Et ce combat s'est poursuivi sur la place de l'Obélisque, mobilisant notre parti, et singulièrement ses fractions les plus dynamiques, je veux parler des jeunes et des femmes.

Je me rappelle des Marrons du feu et des femmes APR de Nder ;

C'est pour éviter à notre pays les déchirures et les crises inutiles ; nous avons toujours soutenu la nécessité d'apporter des réformes aux institutions pour consolider notre démocratie, renforcer l'Etat de droit et raffermir les bases de la République. Le programme Yoonu Yokkute en témoigne amplement.

C'est dans la cohérence et la constance que j'ai décidé de soumettre à notre peuple un projet de révision de la Constitution dont la finalité est la stabilité politique et sociale, le renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit, la promotion des principes de justice, d'équité et d'égalité des citoyens.

Il s'agit ainsi de créer un environnement propice au développement de notre pays et au bien-être des populations. Il s'agit de donner à nos institutions un nouveau visage marqué par l'équilibre, la transparence, la stabilité et le souci permanent de faire de chaque Sénégalais, un citoyen confiant et apte à participer à la gestion des affaires publiques d'où qu'il puisse se trouver.

Comment alors ne pas voter OUI pour ce nouveau souffle de notre démocratie?

OUI, je vous exhorte à intensifier votre mobilisation et votre engagement pour un OUI massif.

OUI au droit des populations sur le patrimoine foncier et les ressources naturelles ! Les richesses du Sénégal appartiennent à tous les Sénégalais.

Le projet de révision de la Constitution consacre ce droit afin que personne, quelle que soit sa position ne puisse plus s'accaparer le bien commun. Voulons-nous tourner la page? Oui, la révision constitutionnelle nous en donne l'opportunité.

OUI à l'approfondissement de la décentralisation et de la déconcentration! La révision constitutionnelle soumise au référendum accroit les possibilités pour les populations de participer encore plus à l'exercice du pouvoir et à la gestion des affaires publiques à travers les collectivités territoriales renforcées. La création du Haut conseil des collectivités territoriales, assemblée consultative, est un cadre d'expression supplémentaire qui donne un nouvel élan à mon option de territorialisation des politiques publiques.

OUI au renforcement des pouvoirs de l'Assemblée nationale! Les députés contrôlent l'action du gouvernement. Désormais ils ont la prérogative d'évaluer les politiques publiques. Des compétences leur seront affectées afin qu'ils puissent exercer efficacement cette fonction d'évaluation.

A travers vous, Honorables députés, ce sont les populations qui voient renforcé leur droit de regard sur la gestion des affaires publiques. Par ailleurs, le Président de la République partage désormais la prérogative de désigner les membres du Conseil constitutionnel avec le Président de l'Assemblée nationale.

OUI au mandat de cinq ans du Président de la République renouvelable une fois! Le pouvoir n'est pas une fin en soi. En dix ans, on peut servir son pays et laisser la possibilité à d'autres de poursuivre l'œuvre. J'ai proposé le verrouillage de cette disposition afin que nul ne soit tenté de tripatouiller la Constitution pour y revenir. L'Afrique a connu trop de tragédies du fait de l'ivresse du pouvoir conduisant des leaders à vouloir s'éterniser au pouvoir pour leur propre gloire et les intérêts de leur clan. Mon engagement à diminuer mon mandat en cours de deux ans est motivé par ma conception du pouvoir. Hélas, le Conseil constitutionnel a rendu une décision contraire et, respectueux de nos institutions, je l’ai suivi en toute responsabilité.

OUI à l'élection, désormais, de députés par les Sénégalais de l'extérieur! Leur nombre, leur apport significatif à l'économie sénégalaise et au bien-être des familles, le principe d'égalité des citoyens constituent autant de raisons pour que nos compatriotes en Afrique, en Europe, en Amérique et en Asie soient représentés dignement à l'Assemblée nationale. Ce n'est que justice rendue.

OUI aux candidatures indépendantes à tous les types d'élection! Nous rétablissons le principe d'égalité entre tous les citoyens. Tout Sénégalais peut participer, dans les mêmes conditions définies par la loi, aux compétitions électorales sous la bannière d'un parti ou en toute indépendance.

OUI à l'élargissement du domaine de compétence du Conseil constitutionnel! L'équilibre des pouvoirs est le socle de l'Etat de droit.

En connaissant désormais de la constitutionnalité des lois et des engagements internationaux, en connaissant des conflits de compétence entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, en connaissant des exceptions d'inconstitutionnalité, le Conseil constitutionnel renforce son rôle et sa place dans notre système institutionnel et nous permet d'éviter à notre pays des dérives et des crises.

OUI au renforcement des droits de l'opposition et de son Chef! Le Sénégal ne saurait être une scène de confrontation permanente entre opposition et pouvoir.

Cette nouvelle disposition de la Constitution ouvre un nouvel espace de dialogue institutionnalisé. Elle offre l'opportunité à l'opposition d'être davantage une force de proposition.

C'est notre système démocratique qui en sortirait raffermi.

Tel est le sens du projet de révision de la Constitution. Tel est l'enjeu du référendum du 20 mars 2016.

Les intérêts du pays imposent le OUI. Le souci pour l'avenir et l'impératif de laisser à nos enfants un pays stable, démocratique et prospère imposent le OUI.

La poursuite, dans un climat serein et apaisé, de nos politiques pour l'émergence et le développement imposent le OUI. La mobilisation exceptionnelle de la grande alliance des forces vives de la nation, spécialement nos alliés de Benno Bokk Yakaar, les mouvements citoyens et les personnalités indépendantes impose le OUI.

Voilà pourquoi la victoire massive du OUI est inscrite dans l'histoire.

Soyons les bâtisseurs de ce triomphe du OUI au soir du 20 Mars 2016.

Le temps de la campagne est court, certes, mais nos volontés solidaires peuvent déplacer les montagnes. Soyons aux côtés des populations, ne laissons aucune parcelle à la confusion, à l'intoxication et à la désinformation.

Nous connaissons le contenu du projet de révision de la Constitution, les 15 points qui vont donner un nouveau souffle à notre démocratie. Nous avons les arguments. Nous avons la vérité avec nous.

Alors, en toute confiance, avec humilité mais détermination, portons haut l'étendard du OUI partout, dans les coins les plus reculés de notre pays, auprès des jeunes, des femmes, des personnes du troisième âge, de la diaspora sénégalaise, OUI, partout, en ville et en campagne.

Mes chers camarades, je salue encore une fois votre détermination, votre courage, votre volonté fixe de relever le défi de la victoire.

A ceux qui doivent repartir chez eux, armés de la foi et de la décision de vaincre, je souhaite un excellent retour.

Vive la République!

Vive le Sénégal!

Je vous remercie.