Allocution de son Excellence Monsieur le Président Macky Sall à l'occasion du Sommet du G20 2016 en Chine
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Allocution de son Excellence Monsieur le Président Macky Sall à l'occasion du Sommet du G20 2016 en Chine

Discours — 05 septembre 2016

Monsieur le Président Xi Jinping, je voudrais d’abord vous féliciter pour la parfaite organisation de ce Sommet et vous remercier chaleureusement pour votre hospitalité.

Je voudrais aussi saluer la contribution remarquable du Président Obama aux travaux du G20, en particulier dans la lutte contre les flux financiers illicites où nos deux pays continuent de collaborer ensemble avec d’autres pour vaincre ce fléau.

L’adoption par la Communauté internationale des ODD axés sur les priorités de l’Afrique et l’Accord de Paris sur le climat constituent des opportunités pour accroître et consolider les bases d’un développement durable et inclusif.

Je salue l’engagement du G20 à aligner son programme de travail sur l’Agenda 2030 dont la mise en œuvre requiert des moyens importants et la coordination des actions dans un cadre global et universel.

En décidant de prendre en charge les domaines clés tels que l’accès à l’énergie, la sécurité alimentaire, le développement des ressources humaines, l’infrastructure de qualité, le G20 entend mettre la question du développement en première ligne dans les politiques macroéconomiques mondiales.

Plus fondamentalement, la question de l’industrialisation demeure notre priorité.

L’Afrique s’est résolument installée dans une dynamique de croissance depuis plus d’une décennie, mais elle doit éviter le piège d’une économie exportatrice de matières premières et de produits agricoles ; ce qui signifie exporter sa potentielle valeur ajoutée manufacturière, et les emplois de sa jeunesse.

L’inscription dans l’Agenda du G20 de la question de l’industrialisation de l’Afrique traduit une réelle volonté de promouvoir une croissance innovatrice car notre Continent a un énorme potentiel pour stimuler la production industrielle.

Je saisis cette occasion pour féliciter les membres du G20 de l’intérêt porté sur cette question, ainsi que leur détermination à contribuer à la réalisation de l’objectif 9 des ODD.

En vérité, le cadre du G20 pourrait jouer un rôle moteur dans l’atteinte de cet objectif et son plan d’action annonce des mesures concrètes telles que l’innovation agricole, le développement durable agricole et l’informatisation agricole, conformément aux conclusions de la réunion ministérielle.

C’est justement dans le domaine de l’agriculture que nous avons besoin d’une transformation pour valoriser nos atouts, par le développement des spéculations à haute valeur ajoutée et créer des emplois ; ceci va contribuer fortement à changer le visage de l’agriculture africaine.

En créant des opportunités économiques en faveur des jeunes et des femmes qui sont très présents dans ce secteur, nous pourrions nous inscrire dans la voie d’une croissance inclusive.

Cependant, notre défi fondamental pour réussir le pari de l’industrialisation reste lié à la question de l’énergie.

Nous approuvons le Plan d’Action du G20 pour l’énergie dont les orientations constituent des priorités pour l’Afrique.

Mais il nous faut agir vite pour mettre en œuvre les principes du G20 de l’Energie, en particulier l’accès pour bon nombre de nos populations, à l’électricité, à des coûts raisonnables.

Il est paradoxal que l’Afrique avec ses richesses naturelles immenses demeure le Continent le plus mal éclairé.

Aussi, notre conviction forte est que le Plan d’Action du G20 pour l’industrialisation de l’Afrique doit se focaliser en priorité sur des stratégies permettant de créer de nouveaux niches en énergie, statut auquel nous pouvons légitimement aspirer grâce à l’avènement des mutations énergétiques qui ouvrent la voie au développement des énergies renouvelables dont les sources sont immenses et variées sur notre Continent.

Créer les conditions d’un véritable décollage de l’industrialisation de l’Afrique, c’est également bâtir des stratégies solides qui prennent en compte le partage d’expériences, la mise en place d’un environnement économique par des Investissements dans les infrastructures, ainsi que l’implication forte du secteur privé dans le cadre d’un partenariat publique privé.

Mais c’est surtout opérer des ruptures par la promotion d’un nouveau type d’industrialisation qui encourage la production de biens permettant de satisfaire les besoins des populations et qui ne nécessitent pas de produits importés.

Ce modèle qui inspire la Vision de l’Union africaine en matière d’industrialisation pourrait correspondre aux orientations de la « Nouvelle révolution Industrielle » et nous invitons fortement le G20 à œuvrer pour son opérationnalisation.